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Invitation : l’Exposition d’une installation audiovisuelle et interactive « Contemplant les Nuages » à Hexagram - UQAM Invitation of an audiovisual and interactive installation “Contemplating Clouds” exhibition at Hexagram - UQAM1-3 mars 2022/March 1-3, 2022Horaire d’ouverture : 10h à 21 hRencontrez l’artiste tous les jours pour sa performance in situOpening hours: 10 a.m. to 9 p.m.Meet the artist every day for her in situ performanceAdresse/Address : Chaufferie du Cœur des sciencesComplexe des sciences Pierre-DansereauPavillon Cœur des sciences (Local CO-R700)175, avenue du Président-KennedyMontréal (Québec) H2X 0A3 QC, CANADA Description en Français (English is below)Note de synthèse du projet :Parmi toutes les choses dans la nature, le nuage semble être le plus insaisissable. Il peut générer innombrables formes, tout comme la diversité et l’inconstance des phénomènes. Il change constamment, comme si un groupe d’entités peut disparaitre soudainement, sans laisser aucune trace. Par conséquent, la contemplation des nuages coulant haut et bas, se transformant, s’étendant et se rétrécissant à leur propre rythme, nous permet de saisir plus directement la nature de la myriade de phénomènes. Le nuage est également le meilleur symbole de la vacuité de nature propre de tous les phénomènes conditionnés ou inconditionnés. Il aussi illustre la non-dualité — comme la vacuité relative est l’absence de substrat permanent des phénomènes, tandis que la vacuité absolue désigne la même absence de substance dans l’Absolu (Nirvana, ou la Grande Libération) lui même, « là où il n’y a rien, où rien ne peut être saisi » (Sutta Nipata). Il n’y a donc pas de dualité entre relatif et absolu, le terme de vacuité désignant la même réalité vue sous deux angles.Notre pensée est un grand créateur qui peut dessiner des myriades de choses, et toutes choses qui sont créées par notre pensée ont un point commun : la vacuité de substance. C’est par cette nature, les choses — des matières et des idées, peuvent se transformer et changer, c’est-à-dire « trans-» ; aussi par cette nature, Creatio ex nihilo, on peut se transcender en transcendant les conventions et les conditions.À travers ce projet «Contemplant les Nuages», j’aimerais inviter l’audience à témoigner de la nature illusoire de la réalité, c’est-à-dire « apparemment être, substantiellement inexister » — la non-dualité de la vacuité et de l’existence.Le processus de création du dispositif interactif :Du 25 avril 2021 jusqu’à présent, je saisis le paysage nuageux occidental tous les jours à un moment précis depuis le toit de mon appartement avec les pastels secs et techniques mixtes. L’heure de l’enregistrement de chaque dessin variait de 18 h à 21 h. Ce projet d’un an devrait se terminer le 24 avril 2022.Durant ce processus, je me considère simplement comme un système biométrique. Je choisis d’enregistrer par esquisses, car la conscience subjective individuelle à travers cette technique est plus révélatrice, et le dessin en tant que véhicule peut capturer plus directement les différents états d’esprit de l’humain. Non seulement les paysages changeants des nuages, mais aussi la mentalité différente de l’artiste qui est unique à la situation et à l’environnement spécifiques de chaque moment différent, seront également enregistrés; la plupart des enregistrements portent sur le coucher du soleil, car l’air du soir est le plus épais, et les changements de nuages dans le ciel sont les plus divers. En même temps, le soleil en ce moment se prépare à se coucher, comme s’il revenait enfin sur terre, tout comme la scène de la fin de la vie.Conception de l’installation sur scène:En termes de la présentation, j’ai choisi le paravent pour incarner le projet. Ce sera une installation interactive et audiovisuelle. Dans les temps anciens, la fonction du paravent était de rendre les gens calmes, reposants et stables, et avait pour effet d’espacer et de bloquer le vent. Le vent se prononce rLung en tibétain (tibétain : རླུང) ce qui signifie aussi respirer. C'est un concept clé dans les traditions vajrayana du bouddhisme tibétain et il y a une variété de significations. La fonction générale de rLung est d'aider la croissance, le mouvement du corps, l'expiration et l'inspiration et d'aider la fonction de l'esprit, de la parole et du corps. Ici, le paravent transparent joue non seulement le rôle de blindage et d'isolation du vent/rLung, mais joue également le rôle de révélateur. Note d’intention et problématique de recherche : Comment l’utilisation des technologies dans un processus de recherche-création peut-elle conduire à la création d’un corpus d’œuvres qui fait vivre une expérience de l’intersubjectivité transcendantale?Theodor W. Adorno à son retour de l’exil américain en 1949, il écrivit : «Écrire un poème après Auschwitz est barbare» (Prismes, Critique de la culture et société, p. 26). Quand Adorno déclare la poésie impossible (ou plutôt barbare) après Auschwitz, c’est parce que l’impossibilité est une impossibilité habilitante : la poésie est toujours, par définition, «à propos» de quelque chose qui ne peut pas être adressé directement, il ne peut seulement faire allusion. (Žižek, 2008)Au total, cela signifie que si nous ne pouvons pas faire face au cœur de la douleur et des ténèbres, nous serons nous-mêmes barbares. Et toutes les grandes littératures, poésies et créations artistiques doivent affronter le cœur de l’obscurité de la douleur. Et le langage esthétique hautement unifié et assimilé, qu’il soit politique, commercial ou technologique, est difficile pour le créatrice ou créateur à saisir en son cœur, plus difficile à saisir ces souffrances individuelles. Il faut donc recréer un langage, comme l’a fait Paul Celan dans son «Fugue de la mort».Les artistes allemands, dont Anselm Kiefer, ont regardé cette question en face. Comment, pour un Allemand, faire de l’art après Hitler, après que les nazis aient prétendu mettre l’art au service de leurs crimes?Je pose la même question en tant que telle, une jeune artiste comme moi originaire de Chine continentale, je contemple qu’en Chine aujourd’hui, l’art et la culture contemporains soient considérés plus ou moins comme la décoration de l’empire.Je comprends donc que chaque expression d’un individu est une réécriture de la certitude, comme elle est essentiellement artistique, et chaque expression d’un individu est aussi une intervention idéologique. Pour moi, les pratiques de l’art contemporain sont des murmures de rédemption. En utilisant un vocabulaire universel — images, couleurs, et synesthésie, j’aimerais que mes œuvres de narration picturale soient accessibles à tous, femme et homme, quels que soient leurs âges, leurs origines et leur éducation.Citons un célèbre dicton de Carl Jung, «Là où l’amour règne, il n’y a pas volonté de puissance et là où domine la puissance, manque l’amour. L’un est l’ombre de l’autre», ce n’est que lorsque l’amour existe que le dialogue peut naître, que l’intersubjectivité peut être comprise, que la création artistique peut stimuler le sens subjectif de l’esthétique sous un certain angle transcendantale et qu’une œuvre d’art peut être qualifiée d’œuvre d’art. Le mot «amour» ici, est peut-être plus proche d’«empathie». Rudolph Vischer (1873/1994) a inventé le terme «einfühlung», qui est devenu plus tard l’«empathie», dans sa thèse doctorale «On the Optical Sense of Form: A Contribution to Aesthetics», il a explicitement lié l’empathie à l’expérience esthétique de la forme, en la décrivant comme une projection corporelle sur la forme observée ou l’Autre, une projection rendue possible par un «amour naturel pour [son] espèce» (p. 103) même lorsqu’elle est dirigée vers une forme non vivante.Et la description de l’empathie de Buber (1947/2002) est «glid[ing] with one’s own feeling into the dynamic structure of an object [and] … trac[ing] it from within» (p. 115) correspond étroitement à la description de l’empathie de Vischer, qu’il la décrit à juste titre comme une projection à sens unique qui exclut le concret du sujet. Cependant, Vischer (1873/1994) a expliqué que l’empathie «sreach[es] out beyond itself and yearns for a reciprocal feeling elsewhere … the harmonious relation between subject and object deepens here into just such a relation between subject and subject» (p. 103).Pour conclure, le projet «Contemplation les nuages» vise à inviter tous les êtres sensibles à contempler les phénomènes de naissance et de décadence, afin de vivre une expérience de l’intersubjectivité transcendantale — le nirvana, autrement dit, la grande liberté.******English description of the work : Project summary:Clouds seem to be the most elusive of all things in nature. Since it can generate innumerable forms, it is the best suited to see the diversity and inconstancy of the phenomenal world. The cloud is also the best symbol of the inherent emptiness in all conditioned or unconditioned existences. It illustrates non-duality — for relative emptiness is the absence of permanent substrate of phenomena, while absolute emptiness denotes the absence itself of the substance in the Absolute (Nirvana, or the Great Liberation), “the place where there’s nothing, where nothing can be grasped" (Sutta Nipata). There is therefore no duality between relative and absolute, the term emptiness designating the same reality seen from two angles.Through this “Contemplating the Clouds” project, I would like to invite the audience to witness the illusory nature of realities, that is, “seemingly exist, substantially non-exist” — the non-duality of emptiness and existence.From April 25, 2021 until now, I capture the western cloudscape every day at a specific time from the roof of my apartment with the dry pastels and mixed media. The check-in time for each drawing varied from 6:00 p.m. to 9:00 p.m. This one-year project is scheduled to end on April 24, 2022.During this process, I consider myself simply as a biometric system. I chose to record with sketching because individual subjective awareness through this technique is more revealing, and drawing as a vehicle can more directly capture the different states of human mind. Not only will the changing cloudscapes be recorded, but also the artist’s different mentality which is unique to the specific situation and environment of a specific time.Most recordings are of sunset, as the evening air is the thickest, and the cloud changes in the sky are the most diverse. Also the sun at this moment is preparing to set, as if finally coming back to earth, just like the scene of the end of life.Design of the interactive installation:In terms of the final presentation, I chose to embody the project in the form of a folding screen.It will be an interactive and audiovisual installation. In ancient times, the function of the folding screen was to make people calm, restful and stable, it also has the effect of spacing out and blocking the wind. Wind is pronounced rLung in Tibetan (Tibetan: རླུང ) which also means breathing. It is a key concept in the Vajrayana traditions of Tibetan Buddhism and has a variety of meanings. The general function of rLung is to help growth, movement of the body, exhalation and inhalation and to aid the function of mind, speech and body. Here, the transparent folding screen not only plays the role of shielding and isolating the wind/rLung, but also plays the role of revealing.Statement of intent:How can the use of technologies in a research-creation process lead to the creation of a body of work that brings to life an experience of transcendental intersubjectivity?In Theodor W. Adorno’s essay “Cultural Criticism and Society” (1949), he wrote that “after Auschwitz, to write a poem is barbaric.” When Adorno declares poetry impossible (or rather barbaric) after Auschwitz, it is because the impossibility is an enabling impossibility: poetry is always, by definition, “about” something which cannot be addressed directly, only alluded to. (Žižek, 2008)In total, it means that if we cannot face the core of pain and darkness, we ourselves will be barbaric. And all great literature, great poetry and artistic creations, need to face the core of the darkness of pain. And the highly unified and assimilated aesthetic language, no matter if it is political, commercial or technological, is difficult for the creator to grasp at its core and harder still to grasp these individual sufferings. It is therefore necessary to recreate a language, as Paul Celan did in his Todesfuge.German artists, including Anselm Kiefer, have looked this question in the face. How would a German make art after Hitler, after the Nazis claimed to put art at the service of their crimes?I ask the same question as such, a young artist like me from mainland China, I contemplate that in China today, contemporary art and culture is considered more or less as the decoration of the empire.I therefore understand that each expression of an individual is a rewriting of certainty, as it is essentially artistic – and each expression of an individual is also an ideological intervention. For me, contemporary art practices are whispers of redemption. By using a universal vocabulary — images, colors, and synaesthesia, I would like my works of pictorial narration to be accessible to everyone, women and men, regardless of their age, origins, and education.To quote a famous saying of Carl Jung, “Where love rules, there is no will to power; and where power predominates, there love is lacking. The one is the shadow of the other”, it is only when love exists that dialogue can arise, that intersubjectivity can be understood, that artistic creation can stimulate the subjective sense of aesthetics from a certain transcendental angle, and that a work of art can be called a work of art. The word love here is perhaps closer to “empathy”.Rudolph Vischer (1873/1994) coined the term “einfühlung”, which later became the English “empathy”, in his treatise “On the Optical Sense of Form: A Contribution to Aesthetics”. He explicitly linked empathy to the aesthetic experience of form, describing it as a bodily projection onto the observed form/Other, a projection made possible by a “natural love for [one’s] species,” (p. 103) even when directed at an unliving form. And Buber’s (1947/2002) description of empathy as “glid[ing] with one’s own feeling into the dynamic structure of an object [and]…trac[ing] it from within” (p. 115) closely matches Vischer’s description of empathy, which he rightly classified as a one-way projection that excludes the subject’s concreteness. However, Vischer(1873/1994) articulated that empathy “reach[es] out beyond itself and yearns for a reciprocal feeling elsewhere…the harmonious relation between subject and object deepens here into just such a relation between subject and subject” (p. 103).To conclude, the “Contemplant les Nuages (Contemplating the Clouds)” project aims to invite all sentient beings to contemplate the phenomena of birth and decay, in order to live a transcendental experience — “nirvana”, in other words, the great freedom.The research-creation project “Contemplant les Nuages” is influenced by the research method of transdisciplinarity - such as the contribution of post-humanism, oriental aesthetics, studies on art and philosophy, and questions on spirituality in the arts.******Presentation des artistes :Dali WUDali Wu (elle/iel) est une artiste plasticienne, illustratrice, explorant les possibilités interdisciplinaires des arts visuels. Pour Wu, les pratiques de l’art contemporain sont des murmures de rédemption, et l’illustration est l’illumination de l’âme. Doctorante en Étude et Pratique des Arts à l’Université du Québec à Montréal au Canada, Wu est titulaire du DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique) diplôme européen grade de Master à la prestigieuse Haute École des Arts du Rhin en France, Elle a obtenu auparavant un DNAP (Diplôme National d’Arts Plastiques) en art à l’École Nationale Supérieure d’Art à Limoges, avec les Félicitations du jury.Wu aborde l’art d’un point de vue académique et intellectuel. Outre 33 prix internationaux qu’elle a reçus, elle a présenté son travail dans différentes expositions, festivals d’art et espaces publics, comme les fresques pérennes «Pays de la Suprême Vanité», «Le Réveil du Rêve dans le Pavillon Rouge» et «Dream to 9th—Maiden’s Tears, Lachrymae Sérum» qu’elle a conçu pour les trois stations Wutangguangchang, Kazimen et Jimingsi du métro de Nanjing à la ligne 3 et 4, en Chine. Elle a également publié dans divers périodiques d’art importants, tels qu’une chronique introduisant les institutions artistiques internationales dans le mensuel académique Fine Arts in China. Dali Wu a travaillé avec les institutions suivantes : la maison d’édition des beaux-arts du Hunan, la presse universitaire de Tsinghua, Fo Guang Shan, Université agricole du Hunan, Springer, ZCool, Hiiibrand, Tencent, Guokr, Métro de Nanjing, Stella Musica, leewiART, Disney, ICCEAAC de France, Campus de France, Consulat général de France à Chengdu, Outremont Theatre de Canada, MTL en arts, Maison de la culture de Longueuil, Artothèque de Montréal, etc. Son travail a été largement conservé par des personnes et inclus dans des publications du monde entier.Dali WU est designer et conceptrice, et la principale responsable de ce projet. Ce projet fait également partie de sa thèse de doctorat.Christophe Cinq Christophe Cinq (il/lui) est un artiste natif de la ville de Québec diplômé en électroacoustique à l’Université de Concordia. Multi-instrumentiste, polyvalent, il s'exprime musicalement en versant dans plusieurs styles et médiums qu'il tâche de mettre en dialogue les uns avec les autres. Il est passionné par la recherche fondamentale du son, par la création, l’interprétation et la composition d’œuvres musicales. Il s'intéresse tout particulièrement aux principes d'immersions de l'audience induit par la spatialisation sonore, notamment dans les jeux vidéo et à des systèmes investiguant le principe du biofeedback.Christophe Cinq est le collaborateur, le support des techniques numériques, et le conseiller de ce projet. Il est principalement en charge de la partie acoustique, bio-feedback, programmation de ce projet. -- source link
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