Einleitung zu Arnold Schoenbergs Begleitmusik zu einer Lichtspielscene, Jean-Marie Straub, 1973.« Ce
Einleitung zu Arnold Schoenbergs Begleitmusik zu einer Lichtspielscene, Jean-Marie Straub, 1973.« Ceux qui sont contre le fascisme sans être contre le capitalisme, ceux qui gémissent sur la barbarie qui vient de la barbarie, ressemblent à des gens qui mangent leur part du veau mais pour qui le veau ne doit pas être abattu. Ils veulent manger le veau, mais pas voir le sang. Ils ne sont pas contre les rapports de possession, qui engendrent la barbarie, seulement contre la barbarie. Ils élèvent leur voix contre la barbarie, et ils le font dans des pays dans lesquels règnent les mêmes rapports de possession, mais où les bouchers se lavent encore les mains avant de servir la viande. De bruyantes accusations contre des mesures barbares peuvent agir aussi longtemps que les auditeurs croient que dans leur pays il n’est pas question de pareilles mesures. Certains pays sont en état de maintenir leurs rapports de propriété encore avec des moyens agissant moins violemment que d’autres. À eux la démocratie rend encore des services pour lesquels d’autres doivent recourir à la violence, soit la garantie de la propriété des moyens de production. Le monopole sur les usines, les mines, les terres, crée partout des conditions barbares. Pourtant celles-ci sont moins visibles. La barbarie devient visible dès que le monopole ne peut plus être protégé que par la violence ouverte. »(Extrait de l’intervention de Bertolt Brecht au Congrès international des intellectuels contre le fascisme – Paris, 1935) -- source link
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